Master Switch of Life

Date

2022

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Self-produced

En 1936, le chercheur Per Scholander a formalisé l'existence d'un ensemble de réflexes physiologiques protégeant le cerveau, les poumons et le cœur qui se déclenchent lorsque l'homme plonge son visage dans l'eau.‍ Ces réflexes reflètent notre affinité physique et fonctionnelle avec l'eau, élément premier du corps humain, premier environnement dans lequel l'embryon évolue jusqu'à la naissance. Master Switch of Life est un hommage à cette découverte, et une tentative de réflexion sur les origines aquatiques de l'homme et le rôle déterminant de l'eau dans notre équilibre psychique et physiologique.

En 1936, le chercheur Per Scholander formalise l’existence d’un ensemble de réflexes physiologiques intervenant au niveau du cerveau, des poumons et du cœur humain qui se déclenchent lorsque l’être humain plonge son visage dans l’eau.

Dans son article intitulé “The Master Switch of Life” il y décrit les différents phénomènes désignés par l’expression de mammalian diving reflex ou réflexe d’immersion, et qui permettent de protéger les organes vitaux de l’homme sous l’eau et de préserver ses réserves en oxygène : vasoconstriction périphérique, vasodilatation cérébrale, et surtout bradycardie : un net ralentissement du rythme cardiaque qui lui permet de prolonger la durée de son séjour sous l’eau.

Ce réflexe recèle le souvenir aquatique de l’homme. Il reflète son affinité physico-fonctionnelle avec l’eau, premier élément constitutif du corps humain, premier environnement dans lequel évolue l’embryon jusqu’à sa naissance. Il explique pourquoi un geste anodin comme se passer de l’eau froide sur le visage pour s’apaiser n'est pas un simple rituel vide de sens, mais un geste inné, moins anodin qu’il n’y paraît, qui provoque un changement physique en nous.

Hommage à la découverte de ce phénomène, le projet Master Switch of Life développé par Units en 2022 propose une réflexion sur les origines aquatiques de l’homme et le rôle déterminant de l’eau dans son environnement psychique et physiologique. En succédant à Experimental Party Unit (Palais de Tokyo, juin 2021), une installation qui investiguait notre rapport aux émotions technologiques par la création d’un ensemble de machines robotiques avec lesquelles danser, ce nouveau terrain d’exploration s’inscrit dans la continuité de notre démarche d’étude du rapport de l’humain à son corps et ses environnements, naturels ou techniques. Il poursuit notre investigation des notions d'espace, d'états de conscience alternatifs et d'intériorité.

C’est également l’apparition d’un phénomène de surcharge informationnelle, caractérisé comme la plus grande crise cognitive de notre histoire (Bronner, 2021), qui définit les contours de ce terrain d’étude. La multiplicité des réponses technologiques, allant d’algorithmes analysant le rapport entre efficacité et bonheur au travail à des casques promouvant une réalité plus vraie que nature, porte en elle-même ses limites de déconnexion. Pourtant, le milieu de l’art et du design montre plusieurs exemples de productions où technologie, bien-être et lâcher-prise s’entrechoquent au sein de projets manifestes, spéculatifs et plastiques.

Que ce soit la télévision Lumino de Nicolas Schöffer créée en 1968, le Polytope de Cluny de 1972 de Iannis Xenakis ou encore l’Isophone de Auger et Loizeau de 2003, ces projets témoignent d’un dialogue profond et palpable entre technicité et poésie, d’une sorte de désobéissance quant à une logique fonctionnelle et mercantile de la technologie.

Auger et Loizeau, Isophone, 2003

Au cœur de notre proposition, nous souhaitons donc articuler une démarche entre pratique artistique et design critique. Dans la lignée des expérimentations menées par Dunne & Raby (2001) - tant œuvres d’avant-garde qu’objets de design - nous proposons de projeter l’humanité dans un futur où la surcharge cognitive érigerait le besoin de reconnection à soi-même et d’apaisement à un niveau critique : se “recentrer” serait devenu vital. 

En répliquant hors de l’eau - une ressource devenue rare ou inaccessible pour beaucoup - les conditions propices au déclenchement du diving reflex, en particulier l’immersion des thermorécepteurs cutanés du visage, un masque d’un nouveau genre permettrait aux humains de se plonger dans une apnée pour s’isoler et activer l’apaisement tant recherché. 

Units, Master Switch of Life, 2022

Ce masque fictionnel constitue l’élément central de l’installation Master Switch of Life. Suspendu au-dessus d’un bassin constitué d’écrans posés au sol et recouverts d’une fine pellicule d’eau, il s’anime dans un ballet programmatique rythmé de séquences d’apnées successives. L’eau injectée dans le masque puis évacuée à la fin de chaque cycle s’écoule jusqu’à la surface des écrans, provoquant une sensation de mirage aquatique. Invité à y plonger pour renouer avec une sensation ancestrale, le public y découvre des séquences d’images vidéo ou d’animations qui détaillent formellement le fonctionnement du masque ou retranscrivent de manière plus abstraite les sensations que son usage procure, au rythme des variations physiologiques et psychiques de son utilisateur fictif.

Master Switch of Life pose à la fois un regard critique sur la propension de l’homme à rechercher dans la technologie les solutions aux problèmes qu’elle à elle même créé en première instance. En filigrane, l’installation questionne les paradigmes dominants dans le domaine des connaissances physiques ou biologiques, en convoquant le souvenir de nos origines aquatiques, au-delà de la conception commune de notre enracinement terrien. Finalement, l'œuvre compose une célébration poétique du lien entre l’eau et les fondamentaux de la vie humaine, parfois négligés ou pris pour acquis : la respiration, le battement cardiaque. 

En 1936, le chercheur Per Scholander formalise l’existence d’un ensemble de réflexes physiologiques intervenant au niveau du cerveau, des poumons et du cœur humain qui se déclenchent lorsque l’être humain plonge son visage dans l’eau.

Dans son article intitulé “The Master Switch of Life” il y décrit les différents phénomènes désignés par l’expression de mammalian diving reflex ou réflexe d’immersion, et qui permettent de protéger les organes vitaux de l’homme sous l’eau et de préserver ses réserves en oxygène : vasoconstriction périphérique, vasodilatation cérébrale, et surtout bradycardie : un net ralentissement du rythme cardiaque qui lui permet de prolonger la durée de son séjour sous l’eau.

Ce réflexe recèle le souvenir aquatique de l’homme. Il reflète son affinité physico-fonctionnelle avec l’eau, premier élément constitutif du corps humain, premier environnement dans lequel évolue l’embryon jusqu’à sa naissance. Il explique pourquoi un geste anodin comme se passer de l’eau froide sur le visage pour s’apaiser n'est pas un simple rituel vide de sens, mais un geste inné, moins anodin qu’il n’y paraît, qui provoque un changement physique en nous.

Hommage à la découverte de ce phénomène, le projet Master Switch of Life développé par Units en 2022 propose une réflexion sur les origines aquatiques de l’homme et le rôle déterminant de l’eau dans son environnement psychique et physiologique. En succédant à Experimental Party Unit (Palais de Tokyo, juin 2021), une installation qui investiguait notre rapport aux émotions technologiques par la création d’un ensemble de machines robotiques avec lesquelles danser, ce nouveau terrain d’exploration s’inscrit dans la continuité de notre démarche d’étude du rapport de l’humain à son corps et ses environnements, naturels ou techniques. Il poursuit notre investigation des notions d'espace, d'états de conscience alternatifs et d'intériorité.

C’est également l’apparition d’un phénomène de surcharge informationnelle, caractérisé comme la plus grande crise cognitive de notre histoire (Bronner, 2021), qui définit les contours de ce terrain d’étude. La multiplicité des réponses technologiques, allant d’algorithmes analysant le rapport entre efficacité et bonheur au travail à des casques promouvant une réalité plus vraie que nature, porte en elle-même ses limites de déconnexion. Pourtant, le milieu de l’art et du design montre plusieurs exemples de productions où technologie, bien-être et lâcher-prise s’entrechoquent au sein de projets manifestes, spéculatifs et plastiques.

Que ce soit la télévision Lumino de Nicolas Schöffer créée en 1968, le Polytope de Cluny de 1972 de Iannis Xenakis ou encore l’Isophone de Auger et Loizeau de 2003, ces projets témoignent d’un dialogue profond et palpable entre technicité et poésie, d’une sorte de désobéissance quant à une logique fonctionnelle et mercantile de la technologie.

Auger et Loizeau, Isophone, 2003

Au cœur de notre proposition, nous souhaitons donc articuler une démarche entre pratique artistique et design critique. Dans la lignée des expérimentations menées par Dunne & Raby (2001) - tant œuvres d’avant-garde qu’objets de design - nous proposons de projeter l’humanité dans un futur où la surcharge cognitive érigerait le besoin de reconnection à soi-même et d’apaisement à un niveau critique : se “recentrer” serait devenu vital. 

En répliquant hors de l’eau - une ressource devenue rare ou inaccessible pour beaucoup - les conditions propices au déclenchement du diving reflex, en particulier l’immersion des thermorécepteurs cutanés du visage, un masque d’un nouveau genre permettrait aux humains de se plonger dans une apnée pour s’isoler et activer l’apaisement tant recherché. 

Units, Master Switch of Life, 2022

Ce masque fictionnel constitue l’élément central de l’installation Master Switch of Life. Suspendu au-dessus d’un bassin constitué d’écrans posés au sol et recouverts d’une fine pellicule d’eau, il s’anime dans un ballet programmatique rythmé de séquences d’apnées successives. L’eau injectée dans le masque puis évacuée à la fin de chaque cycle s’écoule jusqu’à la surface des écrans, provoquant une sensation de mirage aquatique. Invité à y plonger pour renouer avec une sensation ancestrale, le public y découvre des séquences d’images vidéo ou d’animations qui détaillent formellement le fonctionnement du masque ou retranscrivent de manière plus abstraite les sensations que son usage procure, au rythme des variations physiologiques et psychiques de son utilisateur fictif.

Master Switch of Life pose à la fois un regard critique sur la propension de l’homme à rechercher dans la technologie les solutions aux problèmes qu’elle à elle même créé en première instance. En filigrane, l’installation questionne les paradigmes dominants dans le domaine des connaissances physiques ou biologiques, en convoquant le souvenir de nos origines aquatiques, au-delà de la conception commune de notre enracinement terrien. Finalement, l'œuvre compose une célébration poétique du lien entre l’eau et les fondamentaux de la vie humaine, parfois négligés ou pris pour acquis : la respiration, le battement cardiaque. 

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En 1936, le chercheur Per Scholander formalise l’existence d’un ensemble de réflexes physiologiques intervenant au niveau du cerveau, des poumons et du cœur humain qui se déclenchent lorsque l’être humain plonge son visage dans l’eau.

Dans son article intitulé “The Master Switch of Life” il y décrit les différents phénomènes désignés par l’expression de mammalian diving reflex ou réflexe d’immersion, et qui permettent de protéger les organes vitaux de l’homme sous l’eau et de préserver ses réserves en oxygène : vasoconstriction périphérique, vasodilatation cérébrale, et surtout bradycardie : un net ralentissement du rythme cardiaque qui lui permet de prolonger la durée de son séjour sous l’eau.

Ce réflexe recèle le souvenir aquatique de l’homme. Il reflète son affinité physico-fonctionnelle avec l’eau, premier élément constitutif du corps humain, premier environnement dans lequel évolue l’embryon jusqu’à sa naissance. Il explique pourquoi un geste anodin comme se passer de l’eau froide sur le visage pour s’apaiser n'est pas un simple rituel vide de sens, mais un geste inné, moins anodin qu’il n’y paraît, qui provoque un changement physique en nous.

Hommage à la découverte de ce phénomène, le projet Master Switch of Life développé par Units en 2022 propose une réflexion sur les origines aquatiques de l’homme et le rôle déterminant de l’eau dans son environnement psychique et physiologique. En succédant à Experimental Party Unit (Palais de Tokyo, juin 2021), une installation qui investiguait notre rapport aux émotions technologiques par la création d’un ensemble de machines robotiques avec lesquelles danser, ce nouveau terrain d’exploration s’inscrit dans la continuité de notre démarche d’étude du rapport de l’humain à son corps et ses environnements, naturels ou techniques. Il poursuit notre investigation des notions d'espace, d'états de conscience alternatifs et d'intériorité.

C’est également l’apparition d’un phénomène de surcharge informationnelle, caractérisé comme la plus grande crise cognitive de notre histoire (Bronner, 2021), qui définit les contours de ce terrain d’étude. La multiplicité des réponses technologiques, allant d’algorithmes analysant le rapport entre efficacité et bonheur au travail à des casques promouvant une réalité plus vraie que nature, porte en elle-même ses limites de déconnexion. Pourtant, le milieu de l’art et du design montre plusieurs exemples de productions où technologie, bien-être et lâcher-prise s’entrechoquent au sein de projets manifestes, spéculatifs et plastiques.

Que ce soit la télévision Lumino de Nicolas Schöffer créée en 1968, le Polytope de Cluny de 1972 de Iannis Xenakis ou encore l’Isophone de Auger et Loizeau de 2003, ces projets témoignent d’un dialogue profond et palpable entre technicité et poésie, d’une sorte de désobéissance quant à une logique fonctionnelle et mercantile de la technologie.

Auger et Loizeau, Isophone, 2003

Au cœur de notre proposition, nous souhaitons donc articuler une démarche entre pratique artistique et design critique. Dans la lignée des expérimentations menées par Dunne & Raby (2001) - tant œuvres d’avant-garde qu’objets de design - nous proposons de projeter l’humanité dans un futur où la surcharge cognitive érigerait le besoin de reconnection à soi-même et d’apaisement à un niveau critique : se “recentrer” serait devenu vital. 

En répliquant hors de l’eau - une ressource devenue rare ou inaccessible pour beaucoup - les conditions propices au déclenchement du diving reflex, en particulier l’immersion des thermorécepteurs cutanés du visage, un masque d’un nouveau genre permettrait aux humains de se plonger dans une apnée pour s’isoler et activer l’apaisement tant recherché. 

Units, Master Switch of Life, 2022

Ce masque fictionnel constitue l’élément central de l’installation Master Switch of Life. Suspendu au-dessus d’un bassin constitué d’écrans posés au sol et recouverts d’une fine pellicule d’eau, il s’anime dans un ballet programmatique rythmé de séquences d’apnées successives. L’eau injectée dans le masque puis évacuée à la fin de chaque cycle s’écoule jusqu’à la surface des écrans, provoquant une sensation de mirage aquatique. Invité à y plonger pour renouer avec une sensation ancestrale, le public y découvre des séquences d’images vidéo ou d’animations qui détaillent formellement le fonctionnement du masque ou retranscrivent de manière plus abstraite les sensations que son usage procure, au rythme des variations physiologiques et psychiques de son utilisateur fictif.

Master Switch of Life pose à la fois un regard critique sur la propension de l’homme à rechercher dans la technologie les solutions aux problèmes qu’elle à elle même créé en première instance. En filigrane, l’installation questionne les paradigmes dominants dans le domaine des connaissances physiques ou biologiques, en convoquant le souvenir de nos origines aquatiques, au-delà de la conception commune de notre enracinement terrien. Finalement, l'œuvre compose une célébration poétique du lien entre l’eau et les fondamentaux de la vie humaine, parfois négligés ou pris pour acquis : la respiration, le battement cardiaque. 

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2022

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En 1936, le chercheur Per Scholander formalise l’existence d’un ensemble de réflexes physiologiques intervenant au niveau du cerveau, des poumons et du cœur humain qui se déclenchent lorsque l’être humain plonge son visage dans l’eau.

Dans son article intitulé “The Master Switch of Life” il y décrit les différents phénomènes désignés par l’expression de mammalian diving reflex ou réflexe d’immersion, et qui permettent de protéger les organes vitaux de l’homme sous l’eau et de préserver ses réserves en oxygène : vasoconstriction périphérique, vasodilatation cérébrale, et surtout bradycardie : un net ralentissement du rythme cardiaque qui lui permet de prolonger la durée de son séjour sous l’eau.

Ce réflexe recèle le souvenir aquatique de l’homme. Il reflète son affinité physico-fonctionnelle avec l’eau, premier élément constitutif du corps humain, premier environnement dans lequel évolue l’embryon jusqu’à sa naissance. Il explique pourquoi un geste anodin comme se passer de l’eau froide sur le visage pour s’apaiser n'est pas un simple rituel vide de sens, mais un geste inné, moins anodin qu’il n’y paraît, qui provoque un changement physique en nous.

Hommage à la découverte de ce phénomène, le projet Master Switch of Life développé par Units en 2022 propose une réflexion sur les origines aquatiques de l’homme et le rôle déterminant de l’eau dans son environnement psychique et physiologique. En succédant à Experimental Party Unit (Palais de Tokyo, juin 2021), une installation qui investiguait notre rapport aux émotions technologiques par la création d’un ensemble de machines robotiques avec lesquelles danser, ce nouveau terrain d’exploration s’inscrit dans la continuité de notre démarche d’étude du rapport de l’humain à son corps et ses environnements, naturels ou techniques. Il poursuit notre investigation des notions d'espace, d'états de conscience alternatifs et d'intériorité.

C’est également l’apparition d’un phénomène de surcharge informationnelle, caractérisé comme la plus grande crise cognitive de notre histoire (Bronner, 2021), qui définit les contours de ce terrain d’étude. La multiplicité des réponses technologiques, allant d’algorithmes analysant le rapport entre efficacité et bonheur au travail à des casques promouvant une réalité plus vraie que nature, porte en elle-même ses limites de déconnexion. Pourtant, le milieu de l’art et du design montre plusieurs exemples de productions où technologie, bien-être et lâcher-prise s’entrechoquent au sein de projets manifestes, spéculatifs et plastiques.

Que ce soit la télévision Lumino de Nicolas Schöffer créée en 1968, le Polytope de Cluny de 1972 de Iannis Xenakis ou encore l’Isophone de Auger et Loizeau de 2003, ces projets témoignent d’un dialogue profond et palpable entre technicité et poésie, d’une sorte de désobéissance quant à une logique fonctionnelle et mercantile de la technologie.

Auger et Loizeau, Isophone, 2003

Au cœur de notre proposition, nous souhaitons donc articuler une démarche entre pratique artistique et design critique. Dans la lignée des expérimentations menées par Dunne & Raby (2001) - tant œuvres d’avant-garde qu’objets de design - nous proposons de projeter l’humanité dans un futur où la surcharge cognitive érigerait le besoin de reconnection à soi-même et d’apaisement à un niveau critique : se “recentrer” serait devenu vital. 

En répliquant hors de l’eau - une ressource devenue rare ou inaccessible pour beaucoup - les conditions propices au déclenchement du diving reflex, en particulier l’immersion des thermorécepteurs cutanés du visage, un masque d’un nouveau genre permettrait aux humains de se plonger dans une apnée pour s’isoler et activer l’apaisement tant recherché. 

Units, Master Switch of Life, 2022

Ce masque fictionnel constitue l’élément central de l’installation Master Switch of Life. Suspendu au-dessus d’un bassin constitué d’écrans posés au sol et recouverts d’une fine pellicule d’eau, il s’anime dans un ballet programmatique rythmé de séquences d’apnées successives. L’eau injectée dans le masque puis évacuée à la fin de chaque cycle s’écoule jusqu’à la surface des écrans, provoquant une sensation de mirage aquatique. Invité à y plonger pour renouer avec une sensation ancestrale, le public y découvre des séquences d’images vidéo ou d’animations qui détaillent formellement le fonctionnement du masque ou retranscrivent de manière plus abstraite les sensations que son usage procure, au rythme des variations physiologiques et psychiques de son utilisateur fictif.

Master Switch of Life pose à la fois un regard critique sur la propension de l’homme à rechercher dans la technologie les solutions aux problèmes qu’elle à elle même créé en première instance. En filigrane, l’installation questionne les paradigmes dominants dans le domaine des connaissances physiques ou biologiques, en convoquant le souvenir de nos origines aquatiques, au-delà de la conception commune de notre enracinement terrien. Finalement, l'œuvre compose une célébration poétique du lien entre l’eau et les fondamentaux de la vie humaine, parfois négligés ou pris pour acquis : la respiration, le battement cardiaque. 

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